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Les aventures africaines de Claire et Chloé
Les aventures africaines de Claire et Chloé
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23 novembre 2008

Bonjour bonjour tout le monde...Vous n'imaginez

Bonjour bonjour tout le monde...

Vous n'imaginez pas comme il fait chaud, on est là réfugiées sous les
ventilos d'un cyber café et on prend le temps de vous écrire parce qu'ici
on a toujours le temps de prendre le temps (pardon le soleil nous a peut
être un peu tapé la tête...)
Nous voici à Koudougou.  Nous revoici.  Le re de voici a un sens délicieux
et on est là toute fières de dire "oui oui on est déjà venu"... On
retrouve les rues, les gens du centre où on logeaient et puis le kiosque
où on papotaient, les trois manguiers, le bar du coin... Bon bon mais je
reviens en arrière.
Donc Nouakchott. Nous en étions là je crois. Le soir une petite frayeur
avec David (un des deux amis qui ont fait le trajet avec nous) qui met la
clè dans le coffre et ferme le coffre. Il fait nuit et c'est comme au
cinéma, nous deux on est là assises, avec les autres filles de la famille,
avec l'odeur des cacahuètes que Rokia fait griller, et on regarde les
hommes qui s'agitent (calmement bien sûr) pour ouvrir cette voiture. Il n'y
a aucune panique, cela prend son temps, et finalement un énième passant
glisse un truc à travers la vitre et ouvre la porte. Pas de problèmes, que
des solutions. Le soir donc encore, assis tous face au restaurant et les
discussions jusque tard (Mohamed déplore la vision que l'on a de la
mauritanie, il déplore la mal gérance des dirigeants africains  "le boureau
est aussi noir" dit il ; il est tellement lucide sur tant de choses, il a la
sagesse un peu triste, avec toujours un grand sourire).
Au matin on dit à Mohamed : "c'était formidable le débat hier" ; il répond "ce n'était que
des fous qui déliraient". Le départ est dur. On prévoit déjà d'y revenir,
d'y rester un peu, et pourquoi pas d'y jouer à notre retour.
Et à nouveau la route. Ca recommence ces kilomètres tous les jours et la
traversé de paysages incroyables, désertiques. Des dunes oranges, de la
caillasse, du rien (on dit rien parce que c'est plus facile que de dire :
un milliard de choses qu'on arrive pas à voir, inconnues, qu'on ne sait
pas nommer). Puis Kiffa une ville près de la frontière. On dort dans une
coopérative pour femme et le mari nous bichone, il a vécu en belgique et
il est trop heureux de parler politique avec nous en nous offrant trois
verres de thé (c'est la coutume, pas un mais trois !) et nous ça nous fait
bien plaisir. Au lendemain traversé de la frontière malienne. On croise
deux francais blasé  "les policiers c'est sportif". On a un peu peur. Mais
on a vingt fois plus de chance que de peur, les policiers les gendarmes
les douaniers nous laissent toujours passer avec des sourires. Dès la
traversée de la frontière c'est déjà autre chose, les paysages plus
sahéliens et l'ambiance un peu différente, les mômes qui courent partout
et d'autres odeurs. On rencontre des humanitaires totalement apeurés, un
peu extrêmes dans leur propos, "la viande qui pend sous les toles , les
sac plastiques, la poussière, c'est répugnant" le pauvre ne veut même
plus serrer la main d'un noir... Le lendemain on est à Bamako dans une
auberge super sympa, avec du monde qui passe boire un verre, discuter,
écouter de la musique de partout. Là aussi on croise un bonhomme qui a été
pris en stop par des humanitaires, les pauvres sont un peu ridicules
parait il, à distribuer des cahiers dans des villages où il n'y a pas
d'écoles, à passer des heures en interwies pour avoir distribué une dizaine
de crayon à 50 enfants... Plus tard, dans un maqui on discute avec un
bonhomme mort de rire parce que dans son village des humanitaires ont voulu
apprendre aux forgerons l'agriculture. Bon donc Bamako formidable, du monde
de partout et un débat interminable sur la france/afrique (entre celui qui
vend les armes, et celui qui les achète, qui est responsables de quoi? -
ca c'est le résumé hyper expéditif), avec un touareg, un étudiant
marocain, un commerçant algérien, des burkinabés, des francais, des belges,
des sénégalais, des chrétiens, rastas, musulmans, athés. Inoubliable. Une
nuit à Bobodioulasso ensuite, chez les soeurs chrétiennes et un repas dans
une cantine animée mais le repas nous tient au corps (de la pâte de
haricots noirs...).
Traversée de la frontière burkinabaise. On mange des mangues séchés,
pour le souvenir, et la terre rouge, tout à fait, incroyablement rouge...
Julien qui est marié à une burkinabaise de koudougou nous fait,
dès le soir rencontrer du monde, au centre de laville, où on avait
à peine posé le pied quand on était venu. Au centre
benebnooma aussi il y a des footballeurs et dans leurs bus il piaillent
comme des femmes, on leur dit, ça les fait rire, avec eux le soir, on
discute des heures. Dans ce mail on a du répéter vingt fois "discute"
"souriant", bon, pardon, c'est que c'est un peu l'essentiel ici. Ca et
d'autres choses bien sûr, tout est loin d'être rose en Afrique mais on en
discute, et on en discute toujours en souriant.
Au final, ça fait du bien d'être posées un peu, de ne plus voir la voiture
et de ne pas dire "ah non demain pas possible on part" , on a déjà des
demains pleins et déjà pas envie de repartir...

Bon bon, voilà, ca et les détails qu'on oublie et les détails partout
qu'on aimerait vous raconter mais ce serait trop long et on veut de vos
nouvelles aussi, racontez nous chez vous, merci pour vos réponses, on
parle de vous ici, on pense à vous, on pense souvent à vous.

A bientôt !

Claire et Chloé
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